L’annonce du parcours d’un grand tour est toujours attendu, et cette année tout particulièrement, les dates ayant été repoussées plusieurs fois pour la Vuelta et le Giro, pour lequel le roadbook reste vide pour le moment. Pour cette édition 2021 qui débutera le 14 août à Burgos et qui retrouvera son format habituel de 21 étapes, c’est un parcours plutôt classique que les organisateurs ont préparé, avec toutefois quelques nouveautés qui pourraient apporter un peu de piment à l’épreuve espagnole, qui ne manque généralement pas de suspense.
Un chrono pour le grand départ à Burgos
Pour cette édition, comme la coutume semble le vouloir en Espagne depuis quelques années, pas question d’attendre la deuxième semaine pour déclencher les hostilités. Les favoris à la victoire pourront se tester dès le premier jour dans les rues de Burgos, avec un contre la montre individuel assez vallonné de 8km. Le peloton enchainera ensuite avec une étape de plaine très roulante promise aux sprinteurs. Mais il ne faudra pas s’endormir, car le troisième jour, les coureurs affronteront la première arrivée au sommet de l’épreuve, avec un final qui s’annonce explosif au sur les pentes du Picon Blanco, avec ses rampes à plus de 15% par endroit. Le lendemain, c’est une étape de plaine qui attend les coureurs, avec cette fois-ci un final assez difficile dans les tout derniers kilomètres qui pourrait favoriser les sprinteurs les plus résistants, voire les puncheurs. La 5e étape constituera une nouvelle occasion pour les sprinteurs, avec une arrivée très roulante dans les rues d’Albacete. L’étape suivante devrait proposer un final pour puncheurs, après un passage par Valence et un long passage en bord de mer où le vent pourrait jouer un rôle. Une ascension d’un kilomètre et demi assez pentue offrira une belle occasion pour les coureurs explosifs. La première semaine de course s’achèvera sur la première véritable étape de montagne, avec 6 cols au programme et une arrivée au sommet du Balcon de Alicante, référencé en première catégorie.
Une deuxième semaine en dents de scie
Il n’y aura que peu de répit sur ces trois semaines de course. Cette deuxième semaine devrait débuter de façon plutôt tranquille, avec une étape de plaine où l’enchainement des étapes devrait néanmoins se faire sentir à l’approche de la première journée de repos. La 9e journée concentrera tous les regards, avec ses 4 cols à franchir en 187km et notamment l’Alto Colla Luisa, culminant à près de 2000m, avant de finir par l’ascension de l’Alto de Velefique où Ryder Hesjedal s’était imposé en 2009 après un enchainement similaire. Après une journée de repos amplement méritée, les coureurs devront reprendre par une étape explosive, avec le Puerto de Almanchar à franchir à seulement 15 kilomètres de l’arrivée, propice à des mouvements de course. La 11e étape pourrait également convenir aux puncheurs, avec une arrivée à Valdepeñas de Jaen sur une rampe à plus de 20%, après 131km d’un parcours escarpé. L’étape du lendemain proposera un profil difficile dans le final, ce qui pourrait conduire à une belle passe d’arme entre baroudeurs, puncheurs et sprinteurs. Le lendemain, en revanche, le terrain sera beaucoup plus favorable à une arrivée massive, probablement l’une des dernières de cette édition, avec des températures comme souvent très élevées dans la région d’Estrémadure qui joueront un rôle important pour cette étape de 200km. Enfin, la 14e étape clôturera la deuxième semaine de course de façon spectaculaire, avec l’enchainement d’une ascension très raide, puis de la longue montée du Pico Villuercas qui pourrait créer des écarts entre favoris.
Un final en apothéose
Pour cette dernière étape avant la seconde journée de repos, les baroudeurs auront à leur disposition un terrain de jeu idéal, avec un enchainement de difficultés réparties sur les quelques 193km du parcours, et une arrivée située après une ascension de 3e catégorie. Deux jours plus tard, une dernière étape roulante sera proposée aux sprinteurs à Santa Cruz de Bezana, avant d’attaquer une étape dantesque où trois cols seront à franchir avant l’ascension mythique des Lacs de Covadonga. La 18e étape sera sans doute l’étape reine de cette édition 2020, avec un enchainement de cols difficiles qui précéderont la montée inédite d’un véritable monstre, l’Altu de Gamoniteiru, proposant des pentes à plus de 10% sur la quasi totalité des 15km qui emmèneront les coureurs à près de 1800m d’altitude. De quoi espérer un spectacle grandiose, d’autant plus que la fatigue sera déjà bien installée dans les organismes. Une fatigue qui pourrait d’ailleurs être la clé du scénario le lendemain, avec une étape usante de 188km qui constituera clairement l’occasion rêvée pour les échappés de se disputer la victoire à Monforte de Lemos. La 20e et avant-dernière étape de la Vuelta 2021 aura des airs de classique, avec une première partie roulante qui sera suivie par une seconde partie extrêmement intense, où 5 difficultés seront à gravir en moins de 100km. Une journée qui promet un grand spectacle, car il s’agira pour les favoris de l’ultime occasion de creuser les écarts avant le contre la montre final. Car c’est bien sur un chrono individuel de 33km reliant Padron à Santiago de Compostela que se fera la décision, sur un parcours assez valloné une fois encore. Un programme copieux pour cette 76e édition, qui récompensera les coureurs complets et offensifs, et qui épargnera les coureurs peu à l’aise en haute altitude. L’effort solitaire sera également l’une des clés de la lutte pour la succession de Primoz Roglic, double tenant du titre.