Le dopage est un fléau pour notre sport le cyclisme et ce depuis toujours. Cependant une question légitime se pose : le dopage n’a t-il jamais existé dans le monde du cyclisme ? Nous n’allons pas refaire la liste des affaires ayant parcouru l’histoire du cyclisme et ce depuis son commencement mais il est sur que l’effort demandé parait parfois surhumain.
La période noire du cyclisme des années 1990 / 2000 est-elle terminée ? D’un point de vue des contrôle on pourrait dire que oui, mais est-ce le cas ? Seul le milieu pourrait le dire mais il est évident qu’une certaine omerta y règne. En tout cas au niveau des faits la période « Sky » paraissait déjà étrange au vu des suiveurs. Bradley Wiggins qui se découvre des jambes de grimpeurs pour gagner le Tour. Christopher Froome coureur sorti de nul part qui se met à marcher du jour au lendemain et à finir dans l’anonymat du peloton après son départ de la structure britannique sont des éléments très suspects et l’Histoire dévoilera surement sa vérité au grand jour dans un temps plus ou moins lointain.
Mais cette période n’est pas le sujet de cet édito. Intéressons nous plutôt au cyclisme actuel. Un cyclisme qui pourrait faire passer la période « Sky » pour de vulgaire cyclo touristes. Nombre de coureurs de classement général marchant à l’époque et qui ont disparu du jour au lendemain de la circulation pourrait peut être en témoigner. Mais depuis 2020 et la victoire de Tadej Pogacar sur le Tour de France une ombre plane sur le cyclisme mondial avec des coureurs de plus en plus forts, qui paraissent invincibles, des records battus à la pelle, une impression d’être de retour à l’EPOque comme on la surnomme. Les suspections plus ou moins abouties vont bon train, et la sensation de malaise ou de gêne est de plus en plus présente en regardant notre cher sport à la télévision (ou sur le net plutôt, désormais…).
Tadej Pogacar qui survole le chrono final du Tour de France en 2020 et renverse ainsi le général final est certes un bouleversement et des émotions qu’on a plus connu sur le Tour depuis longtemps mais passé le moment ça pose des questions. Des « mutants » comme on les appellent dont rien ne semble résister. Prenez l’exemple de Wout Van Aert sprinteur / flandrien / puncheur / rouleur et maintenant grimpeur, des profils de l’ancien temps , une sorte de Terminator, de Robocop, comme vous voulez du cyclisme. Comme on dit plus c’est gros plus ça passe…
Pour ne pas être traité de « cocorico » parlons un peu des français :Julian Alaphilippe même si ses performances paraissent actuellement plus normale (baisse de niveau de sa part ou au contraire hausse de niveau de la concurrence ?). Christophe Laporte qui en changeant d’équipe voit son niveau se démultiplier. Mais c’est bien connu les équipes françaises ne travaillent pas, ne possèdent pas les « bons outils » comme le dirait Patrick Lefévère.
Les « bons outils » parlons en et prenons des exemples qui concernent une nation : la Belgique. Rien de bien personnel contre les belges mais disons le c’est cette nation qui étonne le plus depuis 2 ans, plus globalement les équipes belges.
Prenez ce début de saison 2023 par exemple. Le premier nom qui vient en tête, Kobe Goossens. Coureur certes pas mauvais, en second rideau des classements généraux, souvent en forme en début de saison mais qui cette saison impressionne pour pas dire plus. Un numéro merckxien sur le Trofeo Andratx, 70km d’un raid qu’on ne voit presque plus. Puis le lendemain une nouvelle victoire sur le Trofeo Serra de Tramuntana, comme si son épopée de la veille ne l’avais pas fatigué. Dans la même équipe on peut citer Rui Costa, le portugais renaissant vainqueur du Tour de la Communauté de Valence récemment. Plus généralement le constat que l’on fait dans cette équipe Intermarché Circus Wanty est la progression fulgurante des coureurs qui y signent, voire la renaissance pour certains ! Ce qui en fait dire à certains par déformation de ses sponsors de l’appeler « Bricomarché » ou « ‘Magic Circus ». Ce constat peut être appliqué à toutes les principales équipes belges de première division, combien de fois des remarques ont été faites sur des coureurs qui n’avance plus une fois avoir quitté la Quick Step ? Pour la Lotto le cas Arnaud De Lie semble de plus en gênant. Ce garçon a un talent, on n’en doute pas mais le voir avec son gabarit et son profil de sprinteur se mettre à grimper de vrais cols et faire 8e du Mont Bouquet (!) et ne peut pas encaisser des efforts répétés, ça interroge.
Pour conclure sur le cyclisme belge en train de devenir le « pays des bons outils » est en train de créer un cyclisme à trois vitesse. Le cyclisme a deux vitesse qui a renaît ces dernières années (distinctions claires entre des grosses formations tel que UAE, Jumbo, Ineos, Quick Step, Bora qui trustent les premières places et en laisse peu aux autres) est désormais surpasser par une « troisième vitesse », certaines équipes et certains coureurs belges auquel on pourrait rajouter les mutants (Van Aert, Van Der Poel, Evenepoel, Pogacar même Vingegaard si on évoque juste le Tour)…
Bref l’UCI après avoir dépecé le cyclisme portugais certes rempli de chaudières et de dopage organisé dans des équipes mais au niveau Continental donc invisible de la plupart des suiveurs et après s’être occupé de certains colombiens devrait se pencher sur le cyclisme belge. A moins que bien sur elle ne ferme les yeux volontairement ou que pire les instances d’anti dopage ne puissent détecter de nouvelles substances (c’est bien connu le dopage a toujours une longueur d’avance sur la lutte anti dopage). Dans ce cas essayons de regarder le cyclisme avant tout comme un spectacle, comme les jeux du cirque romain et non via le prisme du stricto naturel qui nous fait poser tant de questions en ce moment. Au final le cyclisme n’a sûrement pas changé, on le sait l’Histoire est un éternel recommencent, tel était par le passé, tel sera dans le futur.
