Tenant le fil de l’actualité le long de cette semaine, l’équipe UNOX a vu l’un de ses leaders se confier à nous sur cette belle aventure qui effleurera un paroxysme certain cette saison. Il s’agit de Rasmus Tiller, 26 ans, qui à l’aube de sa troisième saison avec la structure dirigée par Jens Haugeland nous fait un étalage de la culture du cyclisme scandinave et de ses objectifs pour cette saison.
Les débuts prometteurs
Cycling Times : Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Rasmus Tiller : Je m’appelle Rasmus Fossum Tiller, j’ai 26 ans et je vis actuellement à Oslo ,dans la capitale norvégienne donc.
CT: La veille de tes 20 ans, tu as commencé un stage avec l’équipe Ringeriks-Kraft. Quelle était ta relation avec le cyclisme à ce moment-là ?
RT : J’avais 16 ans quand j’ai commencé la pratique du vélo. A cette époque j’étais dans un lycée privé où je pouvais allier sport professionnel et cours normaux. Tout était question de vélo et d’être aussi bon que possible. Effectivement , Juste avant mes 20 ans, j’ai signé un contrat de stagiaire avec Ringeriks Kraft suivi l’année d’après d’un recrutement dans l’équipe Joker Icopal alors en continental.
CT : Est-ce que ce stage durant lequel tu as décroché un top 10 parmi des sprinteurs de renom sur l’Arctic Race t’a motivé à signer avec UNOX qui est la suite des Ringeriks en 2021 ?
RT : J’ai passé un très bon moment chez Ringeriks Kraft. En fait, il y a beaucoup des même personnes qui travaillent avec Uno-X aujourd’hui. En 2016, UnoX était une nouvelle équipe relativement petite, la façon dont ils ont grandi est incroyable et c’est agréable d’en faire partie quelques années plus tard.
CT : Tu as passé deux ans en World Tour avec Dimension Data, rejoignant notamment Edvald Boasson Hagen. Comment décris tu cette étape de ta carrière ? Que retiens tu ?
RT: Mes deux années en World Tour ont été à la fois agréables et stimulantes. En résumé je garde de bons souvenirs de ces années. Je suis reconnaissant pour toutes les nouvelles personnes que j’ai rencontré, et aussi fier d’avoir couru avec plusieurs des meilleurs coureurs du monde. Je crois que j’ai évolué en tant que coureur, même si mes résultats personnels n’étaient pas très bons.
« J’aimerais gagner une grande classique un jour et c’est certainement un objectif pour l’avenir »
CT : A quelle catégorie de cyclistes appartiens tu ? Tu as une pointe de vitesse très intéressante mais aimes tu vraiment participer à des sprints massifs ?
RT : Je me considère comme un coureur de classique. J’aimerais gagner une grande classique un jour et c’est certainement un objectif pour l’avenir. Paris Roubaix est la course qui me fait le plus rêver. En effet j’ai une belle pointe de vitesse, mais je n’aime pas trop frotter dans les sprints massifs . J’aime plus quand le groupe est un peu plus réduit.
CT : Comment analyses tu ta dernière saison ? De quels résultats te souviens-tu le plus ? Qui est ce qui ressort de tes deuxièmes apparitions sur De Ronde et Paris Roubaix ?
RT : Ma saison a été un peu en dents de scie. Les courses printanières ont été globalement un pas en avant par rapport à l’année précédente avec une 6e place à Omloop (Het Nieuwsblad) , 11e sur le E3 (Saxo Bank Classic) et près d’être dans le groupe vainqueur à Gent-Wevelgem. Puis De Ronde et Paris-Roubaix ont été de grosses déceptions. Je suis tombé malade juste avant le Tour des Flandres et je me suis cassé la clavicule à Roubaix. J’ai ensuite recommencé à courir et j’ai remporté le championnat national. Ma deuxième partie de saison a encore été affectée par des problèmes de santé. Mais j’étais content du championnat du monde et de ma deuxième place à Binche.
CT : Lors des derniers championnats du monde, tu t’es retrouvé en position de médaillable dans le final. Quelles sont les impressions qui t’ont traversé ?
RT : C’était spécial d’être en position pour une médaille au Championnat du Monde. J’ai passé une excellente journée sur le vélo et j’ai réussi à prendre le bon mouvement pendant la course. Rétrospectivement, j’ai beaucoup réfléchi à ce qui aurait pu arriver ce jour-là. Bien sûr, j’ai pris beaucoup de confiance avec moi à partir de ce jour-là, mais en même temps, j’ai senti que j’aurais pu avoir un bien meilleur résultat.
CT: Tu es sacré champion de Norvège pour la deuxième fois en cinq ans. Une sensation toujours aussi particulière?
RT : C’est spécial toujours de porter le maillot de champion national. C’est un honneur et je suis toujours fier quand je m’entraîne avec ce maillot.
Se projeter dans l’avenir
CT: Quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ? Es tu impatient d’avoir l’expérimenté Alexander Kristoff avec vous pour les classiques?
RT: Mon objectif pour la saison à venir est de bien performer sur les classiques et j’espère être en bonne forme quand elles commenceront. De plus, faire équipe avec l’un des plus grands classicmen de tous les temps est également spécial. Je pense qu’Alex et moi pouvons bien nous exprimer avec l’équipe.
CT: Comment trouves tu l’ambiance chez UNO-X ? Et penses tu que tu es déjà un mentor pour les jeunes coureurs en développement ?
RT: L’ambiance est très bonne. J’ai de très bons amis dans l’équipe, et je pense que c’est une bonne base pour performer en équipe. Je ne me vois pas vraiment comme un mentor. Mais en même temps j’essaie d’être conscient de ce que je fais et comment j’agis avec les jeunes coureurs. J’espère vraiment que les jeunes coureurs de l’équipe sentent qu’ils peuvent me parler de tout et que je peux être un bon modèle pour eux.
CT : Que représente le fait de participer au Tour de France 2023 pour toi et pour l’équipe ?
RT: Maintenant, c’est officiel que nous allons courir le Tour en 2023. Le Tour de France est certainement important pour l’équipe, mais c’est aussi très important pour le cyclisme en Norvège en général. Pour moi, c’est définitivement un rêve qui se réalise de courir le Tour. J’espère être sélectionné et bien performer avec l’équipe pendant ces trois semaines.
Merci à Rasmus Tiller pour cette interview. Toute l’équipe de Cycling Times lui souhaite le meilleur pour sa saison.