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Entretien avec Benjamin Thomas (3/4): L’arrivée chez Cofidis

by Gaspard Langrand

Benjamin Thomas, 27 ans, est sextuple champion d’Europe et double Champion du Monde de cyclisme sur piste. Il est également membre de l’équipe Cofidis sur route. Prenant une importance croissante au sein du peloton, nous avons réalisé un long entretien avec lui à la veille du lancement de sa 9ème saison en tant que cycliste professionnel. 

La dernière fois, il nous livrait ses secrets pour alterner entre le monde la piste et de la route et revenait sur son dernier Tour de France. Ici, il nous parle de l’arrivée dans sa nouvelle équipe et de l’ambiance en son sein.


Cycling Times : Pour rappeler ton parcours, tu as été à l’Armée de Terre puis chez Groupama. Pourquoi avoir quitté Groupama-FDJ pour Cofidis ?

Benjamin Thomas : J’avais envie de changer d’équipe, de changer un peu d’air. 

J’avais un calendrier qui était bouché chez Groupama au niveau de la participation au Tour de France. Notamment pour avoir des responsabilités. Je ne pouvais pas prétendre à avoir le rôle de David Gaudu ou d’un Arnaud Démare ou d’un Valentin Madouas et d’être leader sur des grandes courses. Donc j’ai dû prendre des décisions et opter pour Cofidis qui répartit un peu plus les rôles de leaders. C’était pour moi une bonne opportunité de pouvoir faire quelques résultats. 

Et en plus, sachant que le projet piste collait bien pour eux aussi, c’était du bonus. Groupama, ça ne les dérangeait pas que je fasse de la piste, mais il y avait déjà eu pas mal d’années consacrées à ça, notamment l’année 2020/2021. Avant les Jeux de Tokyo, j’avais sacrifié pas mal de route pour faire de la piste. Pour eux, ce n’était pas un super compromis de repartir sur un cycle comme ça. Ça s’est fait assez naturellement.

C.T. : Est-ce qu’il y a d’autres équipes que Cofidis qui avaient fait une offre ?

B.T. : Oui, quelques équipes. 

La plupart des équipes françaises ont été en contact téléphonique ou ont été directement sur certaines courses, ou via mon agent. Donc il y avait eu des contacts avec quelques équipes françaises. On avait aussi un intérêt dans deux ou trois équipes à l’étranger.

Et il a fallu faire des choix. Et notamment, un des critères principaux était de continuer la piste.

C.T. : On peut avoir les noms des équipes qui avaient de petites offres à l’étranger ? 

B.T. : De mémoire, je te dirais Trek.

C.T. : Ça fait un an que tu es chez Cofidis, comment est-ce que tu t’y sens ?

On a un groupe qui vit bien. J’ai vraiment plaisir à travailler avec l’équipe. Et c’est cette cohésion aussi qui fait qu’on se sent bien entre nous. On a plaisir à courir ensemble. L’équipe est aussi dans une bonne dynamique depuis un an et demi. Il y a de bons résultats. L’équipe a envie de s’améliorer un peu sur tous les points, donc c’est positif.

C.T. : Tu es le deuxième coureur à avoir marqué le plus de points en 2022, derrière Guillaume Martin. Quelle place occupes-tu dans l’équipe maintenant ?

B.T. : Je suis moins protégé que Guillaume, qui lui est plus centré sur les classements généraux sur les Grands Tours. Mais on est plusieurs coureurs à avoir ce rôle dans l’équipe.

Il y a Bryan Coquard, il y a Axel Zingle, Jesús Herrada et Ion Izaguirre. C’est ça qui fait la force de Cofidis, c’est de ne pas tout miser sur un ou deux coureurs. Et au final, en avoir six, sept, huit qui sont capables de gagner des courses de haut niveau. La force de cette équipe, c’est que tout le monde a sa chance. Même les équipiers, au cours de l’année, peuvent avoir leur chance dans des échappées. Si, sur une course, le leader n’est pas au niveau, ou s’il n’y a plus forcément de leader, tout le monde a sa chance. 

C’est aussi ça qui me plais dans cette équipe. Il n’y a personne qui se met au-dessus de personne et c’est vraiment agréable. Ça permet de travailler dans une bonne ambiance. Et quand on fait la course pour un leader, on n’a pas d’états d’âme. On sait qu’aujourd’hui on peut travailler pour lui et demain, il travaillera pour moi et après-demain on travaillera pour un autre. Donc c’est ça qui fait la force et notre solidarité.

C.T. : Est-ce qu’il y a beaucoup de différences entre Groupama-FDJ et Cofidis ? 

B.T. : Oui, pas mal. Déjà, au niveau de cette mentalité, cette philosophie, cette vision de l’équipe, Groupama a plus d’ambitions à avoir de gros objectifs. […] C’est là où il y a vraiment une différence avec Cofidis. C’est plus facile de gagner avec le plus grand nombre de coureurs différents.

Ça n’empêche pas de viser haut. Que ce soit des victoires d’étapes sur des Grands Tours ou d’aller chercher de bons résultats sur des monuments, des classiques. 

Il y a aussi le côté gestion des coureurs aussi. Il y a plus de mixité entre les groupes. Là où chez Groupama, on avait des groupes bien définis. Il y a un peu plus de mouvement chez Cofidis. Le groupe tourne un peu plus au fil de la saison également.

C.T. : Selon toi, qu’est-ce qui expliquerait ta différence de résultats entre Groupama-FDJ et Cofidis ?

B.T. : Par le fait que Cofidis m’a donné plus de chances sur certaines courses cette année. 

J’ai eu la chance dès le début de bien marcher et de remporter l’Étoile de Bessèges. Ça a envoyé un signal à l’équipe et leur a donné l’idée de m’aligner comme protégé sur d’autres courses. Et au final, la chasse aux points au cours de l’année nous a amené à beaucoup courir, à faire des résultats, et je me suis souvent retrouvé dans la situation favorable.

Et physiquement, je ne suis pas beaucoup plus fort que l’an dernier ou il y a deux ans. Mais j’ai été mis dans des meilleures conditions.

Tu seras en fin de contrat avec Cofidis à la fin de l’année, est-ce qu’il y a des négociations qui ont été entamées pour l’année prochaine ?

B.T. : Oui, des négociations, on en parle pas mal. Notamment avec Cédric Vasseur pour essayer de se mettre d’accord. On n’a pas d’urgence à tout de suite signer. Donc on est plus à se focaliser sur le début de saison et après le reste viendra naturellement.

C.T. : Donc ce sera toujours Cofidis ? 

B.T. : Je pense que moi j’ai tout intérêt à continuer. Après pour l’équipe, il faut qu’on soit sur la même longueur d’onde. Que ce soit pour la piste et mes ambitions sur la route et regarder les besoins de l’équipe.


La prochaine fois, il nous parlera de ce que représente le cyclisme et son univers.

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