Tout juste fraichement enrôlé dans les rangs de la Bahrain Victorious, c’est dans la peau d’un coureur professionnel neuf que le natif de Ljubljana a accepté de se livrer à nous . Il revient sur ces premiers coups de roues tout en ne manquant pas d’ambition car il a bien de qualités pour être le prochain slovène à crever l’écran .
Cycling Times : Bonjour Matevz, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Matevz Govekar : Je suis un cycliste sur route de 22 ans. En juin j’ai changé d’équipe passant ainsi au niveau World Tour. Avant de devenir cycliste j’étais skieur alpin. Pendant quelques années je faisais du ski et du VTT. À l’âge de 16 ans, j’ai décidé de ne continuer que le VTT. Jusqu’à la catégorie U23, ma principale discipline était le VTT. Néanmoins je m’essayais sur la route dans les deux premières années de la catégorie U23. Ensuite, avec la team Tirol KTM je me suis concentré exclusivement sur le cyclisme sur route.
CT : Comme mentionné avant de devenir cycliste, tu pratiquais les sports d’hiver depuis tout jeune. Trouves-tu des similitudes avec le cyclisme ?
MV : Oui, en effet. Je pense qu’étant enfant, cela n’avait pas vraiment d’importance. J’alternais beaucoup entre sports d’hiver et d’été et je m’en sortais pas mal. Je peux dire que le ski alpin n’est pas un sport d’endurance, donc dans cette perspective ça ne m’a pas beaucoup aidé mais je n’ai pas peur de la vitesse sur le vélo puisque c’est une chose importante dans le ski alpin. Mais dans l’ensemble, les sports d’hiver m’ont donné une très bonne base pour n’importe quel sport que j’allais choisir pour plus tard.
CT : Comment analyses-tu ton début de saison avant de signer avec Bahrain Victorious ?
MV : J’ai fait des progrès par rapport à l’année dernière sur beaucoup de plans et cela a aussi donné des résultats. Je suis donc heureux de la façon dont les choses se sont passées. J’ai certainement une marge de progression et cette signature avec la Bahrain Victorious me donne confiance pour continuer à travailler et essayer de faire de mon mieux à chaque course.
CT : Pour revenir à votre transfert, t’attendais tu à passer au niveau professionnel pendant la saison? Était-ce planifié ?
MV : Non, au début de l’année je n’avais pas d’offre en vue, donc signer pendant la saison est vraiment sorti de nulle part. Après les premières courses en Croatie certaines équipes étaient intéressées pour 2023, mais ensuite Bahrain Victorious m’a offert la place directement pour cette année. J’étais vraiment content et j’ai immédiatement décidé de faire un pas en avant.
CT : Comment s’est faite la transition vers le monde professionnel ? Quels sont les changements fondamentaux par rapport au niveau continental ?
MV : J’ai eu une transition vraiment parfaite en commençant par le Tour de Slovénie. Je connaissais les cyclistes slovènes de l’équipe mais j’ai aussi hâte de rencontrer tous les gars. Effectivement ce sont mes premiers dans la structure, donc certaines choses sont encore très nouvelles pour moi. Mais toute l’organisation et le soutien est juste à un autre niveau. Tout est dédié pour que le cycliste soit à son meilleur niveau.
CT : Tu étais très en vue sur les championnats nationaux (4e au contre-la-montre, 2e à la course en ligne et donc champion des moins de 23 ans) mais aussi sur la course en ligne du championnat d’Europe espoirs au Portugal où tu as terminé 5 ème. N’est-ce pas un début de World Tour parfait ?
MV : Je suis heureux de pouvoir déjà montrer certaines de mes qualités dans une nouvelle équipe, donc oui c’est une sorte de début prometteur.
CT : Connais-tu déjà ton programme pour la fin de saison ? Vous pensez faire le Tour de l’Avenir une dernière fois ?
MV : Probablement pas, je suis prévu pour certaines courses qui sont autour de cette date. Je n’ai pas vérifié tellement à l’avance pour le programme. Au moment où j’écris ces réponses, je vais à Livignio pour un camp de mi-saison avec une partie de l’équipe.
CT : As-tu un mentor dans l’équipe ? Comment les autres Slovènes de l’équipe vous inspirent-ils, d’autant plus que vous avez déjà couru avec eux sur le Tour de Slovénie ?
MV : Je m’entraînais beaucoup avec Jan Tratnik avant de signer avec la TBV, parce que nous vivons à proximité l’un de l’autre. Donc en effet, il m’a beaucoup aidé pour savoir comment fonctionne l’équipe. Je connaissais aussi Matej [Mohoric] et Domen [Novak]. Ils m’ont tous facilité la transition vers le haut niveau.
CT : A quelle catégorie de coureurs penses-tu appartenir ? Où aimerais-tu t’améliorer davantage à l’avenir ?
MV : J’ai une bonne pointe de vitesse et j’ai montré des qualités sur les bosses courtes, donc je pourrais être un coureur de classique. Mais je viens du VTT donc je manque un peu d’expérience dans les sprints massifs. Toutefois je suis confiant pour l’acquisition de nouvelles compétences très prochainement.
CT : Quelle course rêves-tu de gagner ?
MV : Ce serait génial de gagner Paris – Roubaix un jour.
Un grand merci à Govekar qui nous a consacré de son temps . Nous lui souhaitons une belle fin de saison .