Davide Appollonio est un cycliste italien âgé de 29 ans. Passé par le world tour au sein des équipes Cervélo, Sky ou encore AG2R, sa carrière a été stoppée net suite à un contrôle antidopage en 2015. Après avoir traversé une période difficile, Davide a repris l’entrainement et souhaite effectuer son retour dans les pelotons en juillet prochain, après la fin de sa suspension. J’ai eu le plaisir d’échanger avec lui il y a quelques semaines, voici son interview.
Cycling Times : Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Davide Appollonio : Je suis Davide Appollonio, un gars plutôt simple qui, à 15 ans, a quitté la maison de ses parents pour suivre son rêve de devenir cycliste professionnel ! Je suis né à Molise, une petite ville dans le Sud de l’Italie où le cyclisme n’était pas très connu. Je suis venu en Toscane, là où je vis aujourd’hui et où j’ai tout fait pour atteindre mon objectif !
CT : Vous êtes devenu coureur professionnel en 2009 au sein de l’équipe Cervélo. Que pouvez-vous me dire à propos de votre première saison, vos premières courses ?
DA : Je suis devenu pro en août 2009, j’étais très jeune et en même temps très ambitieux ! Ce que je peux dire au sujet de ma première saison avec Cervélo, c’est que cela a été une super expérience, avec des personnes incroyables, que ce soit les coureurs, le staff, les sponsors, c’était très triste de dissoudre un groupe comme ça mais c’est la vie. J’en garde beaucoup de souvenirs mais je n’oublierai jamais ma première course au Qatar. C’était tellement rapide et difficile en même temps, avec tous ces coureurs expérimentés, mais ça m’a fait beaucoup progresser !
CT : Après cette période, vous avez réalisé quelques belles performances, particulièrement au sein du team Sky. Quel a été votre meilleur résultat durant votre carrière ?
DA : Lorsque l’équipe Cervélo s’est arrêté, j’ai eu la chance de courir pour l’équipe Sky en 2011/12. Je n’ai pas gagné beaucoup de courses durant ma carrière, mais j’ai pu vivre beaucoup de très beaux moments. Je me souviens de mon premier Giro d’Italia en 2011 où je suis passé tout près de la victoire derrière Mark Cavendish, ça représentait plus qu’une victoire pour moi-même si je sais qu’une victoire aurait pu tout changer les années suivantes, mais c’est comme ça.
CT : Vous avez ensuite rejoint l’équipe AG2R. Comment était-ce de courir en France, et y avait-il une grande différence avec les autres pays ?
DA : Après cette experience avec Sky j’ai rejoint l’équipe française AG2R en 2013/14. Je pense que chaque pays a sa propre culture et qu’il y a du bon et du moins bon dans chacune d’entre elles. Je suis quelqu’un qui parvient facilement à s’entendre avec tout le monde donc j’ai fait des efforts pour apprendre la langue, et après cela j’ai passé de si bons moments avec l’équipe que ça ne faisait plus de différences avec les autres pays ! J’ai vraiment adoré mon passage chez AG2R !
CT : Que lest la course que vous auriez toujours voulu remporter ? Et votre coureur préféré ?
DA : La course que je rêvais de remporter est Milan San Remo, et c’est facile à dire mais le coureur que je préfère c’est Peter Sagan ! S’il le veut il peut remporter n’importe quoi.
CT : Vous avez une solide expérience du milieu professionnel. Que retenez-vous de cette période, qu’avez-vous appris durant votre carrière ?
DA : Le cyclisme est un style de vie, donc c’est impossible de l’oublier ! Je me souviens de chaque moment passé durant ces années… et qui m’ont fait grandir en tant que personne, vous devez prendre tellement de responsabilités, que vous le vouliez ou non, vous êtes obligé de trouver un moyen de passer toutes les difficultés.
CT : Quelle est maintenant votre activité ? On sait que vous avez stoppé votre carrière après quelques problemes, continuez-vous de rouler actuellement ?
DA : En 2015 j’ai eu un problème avec un contrôle anti-dopage effectivement, et ma suspension de 4 ans est encore en cours. Ça a été un moment très difficile, j’ai beaucoup souffert, mais j’ai eu la chance d’être bien entouré. Je n’ai plus roulé pendant 2 ans et demi environ, parce que je ne voulais plus voir mon vélo, j’ai pris quelque chose comme 30 kg et je ne voulais plus faire grand-chose, simplement réfléchir. Mais grâce à certains amis qui m’ont obligé à sortir à vélo même si je ne voulais pas, car j’avais peur que le désir de courir puisse revenir, et c’est finalement ce qui s’est produit. En un an j’ai perdu ces 30 kg, et je me suis mis en tête d’essayer de revenir en compétition, pour me prouver que je n’avais pas encore montré tout ce dont j’étais capable ! La suspension prendra fin en juin prochain.
CT : Enfin, que pensez-vous de l’évolution du cyclisme moderne ? Je veux dire, vous étiez membre de l’équipe Sky, et aujourd’hui ils dominant toutes les courses, en apportant une nouvelle manière de courir, de s’entrainer. Pensez-vous que les choses aillent dans le bon sens, ou étiez-vous plus intéressé par le cyclisme auparavant ?
DA : Ce que je pense du cyclisme moderne et de l’équipe Sky ? Je pense que celui qui gagne a toujours raison ! Donc, si les capteurs de puissance sont autorisé pour tout le monde et que la Sky écrase toutes les courses cela veut dire qu’ils sont meilleurs et plus forts que tous les autres ! Ce n’est pas difficile à dire mais c’est difficile de le faire, car c’est une succession de détails depuis le 1er janvier jusqu’au 31 décembre… Celui qui gagne a toujours raison ! Si c’est ennuyeux, ce n’est pas la faute des équipes qui essaient de changer le système !
Un grand merci à Davide Appollonio pour cette belle interview