Pour beaucoup de suiveurs, la Vuelta a Espana 2023 a été difficile à regarder. Cela pour plusieurs raisons. Que ce soit au niveau des watts ou bien de la domination de l’équipe Jumbo Visma, ce Tour d’Espagne était hors du commun. Alors que l’équipe néerlandaise a été dominatrice tout au long de l’épreuve, les passionnés ont encore une fois été surpris par leur niveau. Pour que le cyclisme reste une fête et que les belles histoires continuent à être montrées, Cycling Times à fait une sélection des belles histoires de ce Tour d’Espagne.
Les jeunes qui confirment
Avec l’arrivée de la nouvelle génération de coureurs de Grands Tours, les résultats des courses sont souvent connus avant qu’elles même soient courues. Ce qui fait perdre un certain type d’attrait pour les fans de la Petite Reine. Beaucoup trouvent que le romantisme tant attaché au cyclisme a perdu de sa superbe. Les athlètes mis en vedette transmettent moins d’émotions qu’auparavant. Les moues se font stoïques et chaque coup de pédale, chaque calorie ingérée est mesurée. Les fans de ce sport ne sont plus les mêmes qu’avant. Ceux qui préfèrent les belles histoires aux palmarès se sentent mal dans ce cyclisme changeant.
Les passionnés du cyclisme d’avant pandémie, dans l’espoir que la flamme de leur passion réchauffe leur cœur, comptent sur l’imprévu et la crédibilité pour que celle-ci grandisse. Le souffle de la jeunesse, ils l’espèrent, sera le vent qui portera le cyclisme vers une ère romantique, où la passion brûlera intensément, réchauffant les cœurs de tous les amoureux de ce sport.
De jeunes coureurs aux capacités humaines se sont montrés. Lenny Martinez, jeune crack d’origine bourguignonne, a ouvert la porte aux espoirs qu’un Français puisse s’imposer au classement général d’un Grand Tour dans les années qui arrivent. Son frêle gabarit et sa moue grimaçante à l’effort maximal font de lui un coureur attachant. Une sorte de David contre Goliath, un Lenny face à la Montagne, qui se bat contre la gravité et face aux adversaires. Beaucoup ont vu en lui une grande force mentale au fil de cette Vuelta. Il ne lâche pas l’affaire lorsque le gargantuesque Sepp Kuss le dépose dans la course au Maillot Rouge et à la victoire d’étape. C’est en serrant les dents et en comptant sur un Romain Bardet chevaleresque qu’il décrochera la tenue de leader. Le plus jeune coureur du Tour d’Espagne a porté le maillot des plus grands.
Venu du pays où les monts pavés sont rois, Cian Uijtdebroeks s’est comporté comme un lion. C’est en serrant les crocs et en gardant une attitude décomplexée qu’il a pu décrocher une significative 8ème place au Classement Général final. C’est avec une régularité impressionnante que le Belge s’est battu sur son premier Grand Tour. Il est l’un des coureurs pouvant apporter un rayon de soleil au cyclisme bien que le soleil des Flandres soit souvent couvert…
Geoffrey Soupe
Le cyclisme, ce sport où aucun mur ne sépare l’ombre de la lumière. C’est à 35 ans, le vendredi 1er septembre que Geoffrey Soupe a franchi la limite séparant ces deux mondes. L’un appartenant à une petite partie du peloton. Là où les leaders et quelques exceptions passent la majorité de leur temps. L’autre monde étant celui de l’ombre. Ce lieu où les équipiers, pour beaucoup, résident depuis longtemps. Ce jour-là, l’Indinois à mis la clé sous la porte.
C’est en treize secondes que son empreinte sur l’histoire du cyclisme a chaviré. Le temps de virer à gauche et de tenter le tout pour le tout. Comme dit le proverbe, “qui ne tente rien n’a rien”. La seule manière de gagner pour un coureur de son envergure était de prendre un risque. Vaut-il mieux avoir une infime chance de gagner ou assurer un top 15 ? Le choix s’est vite fait pour Geoffrey Soupe. Comme quoi, les sacrifices payent parfois ! Une carrière à donner régulièrement de sa personne pour aider ses leaders, telle est la vie d’équipier. Quand on a ce rôle, c’est en apportant du bonheur aux autres que l’on est heureux. Mais la victoire est encore plus belle quand elle est rare.
Bardet se réinvente
Romain Bardet a connu une saison 2023 assez particulière. L’année a commencé avec des placettes. L’objectif de cette année était de se concentrer sur le Tour de France après la terrible déception du Giro 2022. L’histoire s’est passée comme en 2020. Bardet tombe sur les routes de la Grande Boucle et est contraint de quitter la course suite à une commotion cérébrale.
La Vuelta était alors pour l’Auvergnat une manière d’oublier le début de saison mitigé. Rapidement mis à l’écart au Classement Général, Romain Bardet a su rebondir en visant les victoires d’étapes : reculer pour mieux sauter.
Finalement, Romain Bardet a pu décrocher 4 top 10 dont 3 top 3 en appliquant cette stratégie.
Même si les plans ne fonctionnent pas toujours comme prévu, le cyclisme, notamment les Grands Tours, apprennent à remettre en question ses objectifs et à rebondir.
Les belles histoires racontées sont celles qui ont le plus marqué les supporters français. D’autres moments ont laissé leurs empreintes sur cette Vuelta. On peut citer la bonne forme des Espagnols, la folle série d’Alpecin sur les Grands Tours ou encore Cofidis qui lève les bras sur le Giro, le Tour et la Vuelta. Et vous, qu’est-ce que vous retiendrez de cette Vuelta 2023 ?
