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Lenny Martinez se livre (3/3) : Son transfert, son futur, son mode de vie

by Gaspard Langrand
Lenny Martinez

Après nous avoir parlé dans la partie précédente de sa famille, de l’équipe continentale Groupama-FDJ, des courses qu’il à fait cette saison, Lenny Martinez nous parle de son passage en World Tour, de son transfert, des équipes qui l’ont convoité, de ses objectifs futurs et du vélo en général.


Un passage précoce dans le monde professionnel

Cycling Times : Tu nous a parlé de ton passage chez la World Team de Groupama FDJ. Est-ce que tu peux nous parler un peu du processus de recrutement ? Il y a des recruteurs ? Ça passe par des agents, … ?

Lenny Martinez : Je sais que ce sont souvent les entraîneurs qui recrutent. Ils vont sur les courses en tant que spectateur. Après, il y a le suivi junior où ils entrent en contact avec des jeunes, puis ils les accompagnent pour passer à la Conti ou non. 

Maintenant, il y a beaucoup de juniors qui ont des agents [ ndlr : avoir un agent sera bientôt interdit pour les juniors]. Donc voilà, je pense qu’ils envoient des messages aux coureurs et aux agents pour discuter après. 

Ça passe aussi par les résultats des courses et sur les tests des données de puissance. Quand on est grimpeur, il n’y a pas de courses en junior donc c’est intéressant de regarder les données de puissance et voir ce que ça peut donner après en course.

C.T. : Et du coup, comment ça s’est passé pour toi ? 

L. M. : Moi, j’ai fait une sélection pour les championnats du monde en junior. J’étais junior 1 avec l’équipe de France. On avait un chrono, je crois, de base en bosse. Et la cyclosportive de la Madeleine. J’ai bien marché sur ces courses. Puis j’ai été contactée par un entraîneur de la Conti. On a discuté, je lui ai envoyé mes données de puissance. On a fait des visios. Et il m’accompagnait dans le suivi junior. Après, j’ai bien performé en junior. Ils m’ont ensuite proposé un contrat pour la Conti.

C.T. : En parlant de contrat, maintenant que t’es passé chez Groupama-FDJ (World Team), est-ce que tu avais d’autres propositions pour monter ?

L. M. : Oui. J’ai eu d’autres propositions avec d’autres grosses équipes World Tour. J’ai choisi Groupama-FDJ parce que je connais un petit peu. J’ai déjà été dans l’équipe. Donc je pense que c’est bien pour apprendre et même pour la suite. C’est une équipe française. Moi, je suis très bien avec eux. Donc je continue avec eux.

C.T. : On peut avoir le nom des équipes qui t’ont proposé de monter ?

L. M. : Il y avait des équipes qui étaient intéressées comme Quickstep, Bahreïn-Victorious, Israël-Premier Tech, UAE, INEOS. Après, avec les équipes INEOS et UAE, on avait discuté, mais il n’y avait pas de contrat proposé. Les autres, il y avait des contrats.

C.T. : Quand on signe dans une équipe pro, on négocie sur quels points ?

L. M. : Sur la forme du coureur. Je pense, surtout sur l’avenir, sur ce qu’il peut apporter pour l’équipe et sur ce qu’il peut faire dans le futur par rapport à ce qu’il a déjà démontré. Après, c’est le coureur qui choisit où il va. C’est sûr que quand il y a pas mal d’équipes qui s’alignent, ça fait monter un petit peu la côte et c’est un peu plus compliqué pour la formation d’avoir le coureur. 

C.T. : Tu parlais du fait que t’avais déjà fait quelques courses avec la World Team, est-ce que tu as pu remarquer des différences entre la Conti et la World Team, que ce soit sur l’ambiance, l’organisation, l’encadrement, … ?

L. M. : Il y a une bonne ambiance. Plus que dans la Conti. Parce que les mecs sont vraiment détendus. A la Conti, il y a vraiment une bonne ambiance. Mais parfois, il y en a qui n’ont pas encore fait de résultats, donc ils veulent en faire. On est plus focus qu’eux [ndlr : que les coureurs de la World Team]. Dans la World Team, ils ont déjà beaucoup d’années de carrière derrière eux. Donc vraiment, ils sont relax. Même si ça dépend aussi des courses. Ils nous racontent aussi des anecdotes. C’est bien d’avoir leur expérience. 

Et aussi, la manière dont ça se court en World Tour est plus encadrée. Il y a des équipiers pour rouler. Tu sais que normalement c’est là que ça va attaquer, dans la bosse, et pas dans la plaine. Parce que c’est contrôlé. En espoir, il y a des attaques de partout. Parfois, c’est un peu le bordel, ça roule pas. 

C.T. : Est-ce que tu te sens rassuré de rejoindre une formation que tu connais déjà ? Il y a six autres coureurs de la Conti en plus de toi qui vont monter en World Tour. Est-ce que ça change quelque chose ?

L. M. : Oui. Je suis rassuré parce que je connais déjà l’équipe. Donc je ne me fais pas de souci. On est 7 à monter. […] On a tellement tous bien marché cette année. Il y avait tellement de coureurs qui étaient forts qu’ils n’ont pas voulu en laisser aux autres équipes. Ils ont voulu prendre quasiment tout le monde. Mais je pense que tous ceux qui ont signé avaient le niveau pour la World Tour. C’est bien de les retrouver l’année prochaine dans l’équipe du coup.

« Ce que j’aime le plus, c’est tout le mode de vie du cycliste »

C.T. : Sur les années à venir, si tout se passe bien, quels seraient tes objectifs ?

L. M. : Peut-être pas l’année prochaine, mais dans les années futures, dans 2/3 ans, peut-être les Grands Tours. Essayer de performer dessus, gagner des courses, des victoires d’étapes sur les Grands Tours.

C.T. : Sur quoi est-ce que tu veux t’améliorer la saison prochaine ? Puisque tu auras l’occasion de travailler encore plus en World Tour.

L. M. : M’améliorer encore plus en bosse. Puis continuer à m’améliorer en chrono. C’est important pour les classements généraux. Et puis surtout, prendre de la caisse. Mais ça va se faire au fur et à mesure sur les étapes de 200 bornes à force d’y participer.  Plus les années passent, plus on est endurant.

C.T. : Pour finir on voulait parler de ta vision du cyclisme en général. Tu as fait le choix de rejoindre personnellement le MPCC. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

L. M. : C’est important. L’équipe est MPCC. Si je ne l’avais pas rejoint, ça aurait fait bizarre. Il n’y a aucun souci là-dessus. Je pense que c’est normal de le rejoindre. Et puis, plus il y a de coureurs qui vont le rejoindre, plus le cyclisme sera crédible. Ça a déjà changé depuis des années. Je pense que plus les coureurs le rejoindront, mieux ça ira.

C.T. : Pour finir, qu’est-ce que tu aimes le plus dans le cyclisme ? Qu’est-ce que ça t’apporte au quotidien ?

L. M. : Ce que j’aime le plus, c’est tout le mode de vie du cycliste. C’est s’entraîner, c’est courir, c’est se surpasser… Quand on fait des efforts, le ressenti qu’on a après. C’est tout un ensemble de choses. C’est la vie de cycliste. Tu te lèves le matin, tu vas rouler, tu vas manger, tu te reposes. Le lendemain, tu refais la même chose. Moi j’aime bien ça.

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