Le mardi 1er Février, la 74ème édition de la Tour de la Communauté valencienne ouvre son bal. C’est donc l’occasion de rappeler l’histoire de cette course, le profil des étapes et de citer les prétendants à la victoire finale.
Histoire de l’épreuve :
Le Tour de la Communauté valencienne voit le jour le 6 Novembre 1929. L’épreuve était alors intitulée le Tour de Levante (« Vuelta a Levante« ). La première édition de cette course a été remportée par un coureur local, du nom de Salvador Cardona. D’ailleurs, pour la petite histoire, ce coureur émigrera en France après sa carrière et prendra la nationalité française en 1954.
Durant les premières années de son histoire, marquées par des interruptions (1934-1939 ; 1941 ; 1945-1946 ; 1950-1953), le « Tour de Levante » est une course de seconde zone, dont le palmarès est essentiellement occupé par les coureurs espagnols. Dès les années 1950, la course évolue et prend une nouvelle dimension.
A partir de 1955, la course se déroule début Mars au lieu du mois d’Octobre. Trois ans plus tard, le Belge Hilaire Couvreur devient le premier coureur non espagnol à remporter cette course. Depuis cette décennie, la course s’ouvre de plus en plus aux coureurs étrangers. En 1969, Eddy Merckx vient ici s’imposer, quatre mois avant son premier Tour de France.
Durant les années 1980, l’épreuve se métamorphose. Elle change plusieurs fois de nom (Tour de la région de Valence en 1979 ; Tour des Trois Provinces en 1980-1983), avant de trouver son nom actuel en 1984. Désormais, cette course s’appellera le « Tour de la Communauté valencienne ». Cette même année, Bruno Cornillet devient le premier lauréat français de l’épreuve.
Dès lors, le Tour de la Communauté valencienne devient une course attrayante et très relevée. Ici, les meilleurs coureurs du monde préparent leur saison dans le soleil de la Costa Blanca, pour éviter le froid nord-européen. Des coureurs légendaires comme Bernard Hinault (en 1986), Stephen Roche (1987), Alex Zülle (1995, 2002), Laurent Jalabert (1996) ou encore Alexandre Vinokourov (1999) se sont inscrits au palmarès de cette course.
Après une nouvelle interruption entre 2009 et 2015, le Tour de la Communauté Valencienne refait son apparition. Organisée désormais au début du mois de Février, cette course ne perd rien de son attrait. Des coureurs, comme Tadej Pogačar (2020) ou le tenant du titre Aleksandr Vlasov se sont inscrits au palmarès depuis.
Le profil des étapes
1ère étape
Le Tour de la Communauté valencienne débute avec cette étape de 188 kilomètres, entre Orihuela et Altea. Cette journée pourrait être l’unique occasion pour les sprinteurs de s’illustrer. Néanmoins, le dénivelé positif important (plus de 2000 mètres) et la présence de deux ascensions (Puerto de Rates et Bernia) devraient rendre la tâche compliquée aux rois de la vitesse. Certes, les pentes avoisineront seulement les 6% mais peuvent suffisamment user les sprinteurs.
Bref, une étape imprévisible où une arrivée en baroudeur est autant plausible qu’une arrivée par grand comité.
2ème étape
Contrairement à la 1ère étape, l’étape suivante a une issue simple : un homme fort s’imposera. Longue de 178 kilomètres, l’étape, qui part de Novelda, va user les coureurs qui doivent parcourir sept ascensions catégorisées.
Dans le final, les coureurs doivent grimper l’Alto de Pinos, une ascension qui comporte trois sections : la première section est longue de 2 kilomètres à plus de 5%, puis une deuxième section, qui est un replat de six kilomètres, avant une dernière bosse de 3 kilomètres à 7% de moyenne, dont un passage à plus de 10 %.
Sur cette étape, un puncheur grimpeur doit s’imposer, qu’il vienne de l’échappée ou du peloton des favoris. On peut par exemple penser à l’Espagnol Pello Bilbao ou à Aleksandr Vlasov, tenant du titre de l’épreuve et très bon puncheur.
3ème étape
Après une deuxième journée décisive pour le classement général, la suivante pourrait l’être tout autant. Après 80 premiers kilomètres faciles, les coureurs vont grimper deux ascensions au programme. La première, celle d’Oronet est longue de 4,4 kilomètres avec un pourcentage moyen de 4,7%. La deuxième ascension, celle d’El Garbi, est par contre beaucoup plus dure. Longue de 4,6 kilomètres, elle présente un début très difficile, avec 2,3 kilomètres à 11%, avant un replat puis 600 derniers mètres à quasiment 6%.
Cette ascension pourrait éliminer les sprinteurs d’office pour la victoire et pourrait même rebattre les cartes au classement général. Après le passage au sommet situé à 28,5 kilomètres de l’arrivée, les coureurs vont descendre jusqu’à Sagunto, qui accueille l’arrivée.
Sur cette étape, une arrivée massive est inenvisageable. Des coureurs complets, comme Matej Mohorič ou Fred Wright, bons sprinteurs et pas mauvais grimpeurs, peuvent gagner sur ce profil d’étape. Il peut aussi arriver qu’un groupe de baroudeurs aille au bout.
4ème étape
L’avant-dernière étape, longue de 182 kilomètres, sera le théâtre d’un nouvel affrontement entre hommes forts. Avec plus de 3600 mètres de dénivelé et cinq ascensions au programme, il s’agit probablement de l’étape reine de la course. La 4ème étape présente une arrivée au sommet, avec l’Alto de Cova Santa. L’ultime ascension de la journée est longue de 8,1 kilomètres à quasiment 5%. Les trois derniers kilomètres seront durs, à environ 7%.
5ème étape
Le Tour de la communauté valencienne conclura par une courte étape de 95 kilomètres entre Paterna et Valence. Une dernière journée qui pourrait mener à un affrontement entre sprinteurs mais rien n’est moins sûr, pour cause : avant les 50 derniers kilomètres de descente et de plat jusqu’à Valence, les coureurs doivent grimper l’ascension de la Frontera.
Longue de 5,2 kilomètres à 9%, dont un kilomètre à 11%, cette ascension pourrait amincir le peloton de quelques sprinteurs peu résistants en montagne.
Les favoris au classement général : qui va gagner à Valence ?
Il y a une chose qui est sûre, c’est que Aleksandr Vlasov est le grand favori à sa propre succession. Le coureur de la BORA – Hansgrohe peut réussir le premier doublé depuis l’Espagnol Melchor Mauri, en 1992 et 1993. Les arrivées au sommet des deuxième et quatrième étapes correspondent bien aux qualités du Russe, qui est l’un des meilleurs puncheurs-grimpeurs au monde.
Face à Vlasov, trois équipes paraissent au-dessus de la mêlée : la formation INEOS Grenadiers, avec le champion d’Espagne Carlos Rodriguez et sa jeune recrue Thymen Arensman, semble bien armée. Même constat pour UAE Team Emirates, qui compte dans ce Tour de la Communauté valencienne Diego Ulissi, Brandon McNulty, Marc Soler ou encore Rafal Majka.
L’équipe la plus impressionnante sur le papier semble être la Bahrain – Victorious. La formation de Milan Erzen a sorti l’artillerie lourde, avec la présence de Landa, Poels, Caruso, Mohorič et Pello Bilbao. Ce dernier, bon grimpeur puncheur, peut rivaliser avec Vlasov pour la victoire finale.
En dehors de ces trois équipes, la Trek – Segafredo est aussi bien représentée, avec la présence de Bauke Mollema et de Giulio Ciccone, qui veut se rattraper après une saison 2022 compliquée.
Le pronostic :
Aleksandr Vlasov.
Pello Bilbao, Carlos Rodriguez, Brandon McNulty.
Thymen Arensman, Mikel Landa, Marc Soler, Wout Poels, Diego Ulissi.
Damiano Caruso, Tao Geoghegan Hart, Giulio Ciccone, Rafal Majka, Matej Mohorič, Bauke Mollema, Bob Jungels, Rui Costa.
David de la Cruz, Anthon Charmig, Eddie Dunbar, Luis León Sánchez, Alex Aranburu, Amanuel Ghebreigzabhier, Lennard Kämna, Kenny Elissonde, Samuele Battistella, Gonzalo Serrano.