Une diversité exceptionnelle de vainqueurs d’étape !
Cette première (longue) semaine du Tour de France a été caractérisée par une diversité, qu’on qualifie d’exceptionnelle, de vainqueurs d’étape. En effet, les neuf premières étapes ont été gagnées par huit coureurs, tous de formations différentes. La seule exception à la règle est l’Erythréen Biniam Girmay (Intermarché – Wanty), vainqueur à deux reprises (3ème et 8ème étapes) et dont on consacrera une partie de l’article à ses exploits.
La statistique encore plus impressionnante sur ce Tour de France est le fait que sept des neuf victoires d’étape appartiennent à des formations qui sont hors du top 14 du classement UCI par équipes :
- Jayco-AIUla (15ème)
- Intermarché – Wanty (16ème),
- Team DSM-Firmenich PostNL (18ème),
- Arkéa – B&B Hotels (19ème),
- Astana Qazaqstan Team (21ème)
- TotalEnergies (22ème)
Une situation exceptionnelle qui tranche radicalement avec certaines éditions marquées par la surdomination d’une ou plusieurs équipes, comme en 2021 où quatre équipes (Quick-Step, UAE, Jumbo-Visma et Bahrain-Victorious) se partageaient 18 des 21 victoires d’étape.
Les Français grands animateurs !
Lors de cette première longue semaine du Tour, les coureurs français ont répondu aux attentes. Si les prétendants français au classement général ont été vite éliminés à ce jeu, ce fut le contraire avec les échappées.
Un feu d’artifice qui commence dès la première étape avec Romain Bardet. Le coureur auvergnat, auteur d’une échappée de 50 kilomètres avec son coéquipier néerlandais Frank van der Broek, s’impose à Rimini ce jour-là. A 33 ans, il s’empare pour la première fois de sa vie le maillot jaune.
Le lendemain, à Bologne, Bardet perd sa tunique au profit de Tadej Pogacar. Au même moment, un autre Français s’illustrait. Pour son tout premier Tour de France, le Normand Kévin Vauquelin, membre de l’échappée matinale, s’envole dans les pentes de San Luca et remporte une magnifique victoire d’étape dans les rues de Bologne. C’est la révélation d’un coureur complet, bon grimpeur, superbe puncheur mais aussi un solide rouleur, comme en témoigne sa sixième place lors du contre-la-montre de vendredi dans la Nièvre.
Enfin, cette première semaine magnifique des française s’est conclue magistralement par la victoire d’Anthony Turgis lors de l’étape des chemins blancs de Troyes. Le coureur francilien s’impose au sprint devant Tom Pidcock et offre à l’équipe TotalEnergies sa première victoire depuis celle de Lilian Calmejane en 2017 à la Station des Rousses.
Bref, une première semaine énorme pour les Français qui totalisent déjà 3 victoires sur les neuf premières étapes du Tour.
Veni, Vidi, Bini !
Biniam Girmay est incontestablement l’un des grands acteurs de ce 111ème Tour de France. Le coureur érythréen d’Intermarché – Wanty a tout d’abord remporté la troisième étape du Tour de France en battant Fernando Gaviria et Arnaud de Lie au sprint à Turin. Il devient par la même occasion le premier coureur de l’histoire de son pays vainqueur d’une étape du Tour.
Ce n’était que le premier fait d’armes de Bini dans cette 111ème édition de la Grande Boucle. Nouveau porteur du maillot vert à l’issue de la 5ème étape, l’Erythréen réitère cet exploit en remportant la huitième étape du Tour de France sur un sprint vallonné à Colombey-les-Deux-Eglises.
Les succès de Biniam Girmay symbolisent un cyclisme de plus en plus internationalisé, permettant désormais l’émergence de grands champions venant d’autres continents que l’Europe, dont l’Afrique, représentée par ce coureur exceptionnel.
Un affrontement serré pour le maillot jaune
Pour terminer, cette première semaine du Tour a été marquée tôt par l’affrontement entre les favoris pour le maillot jaune. Tadej Pogacar, surpuissant vainqueur du Giro en mai, a pour l’instant prouvé qu’il était le plus fort en dominant ses adversaires au Galibier (4ème étape). Le coureur slovène d’UAE, devenu leader du classement général suite à sa victoire à Valloire, s’appuie pour l’instant sur une armada UAE qui a été monstrueuse sur les pentes du Galibier.
Néanmoins, le Slovène compte de puissants adversaires avec qui il faudra compter pour la victoire finale, à commencer par Jonas Vingegaard.
Le double vainqueur sortant du Tour de France, victime d’une très grave chute au Pays Basque début avril, affiche pour son retour de compétition un niveau bien meilleur qu’espéré et compte mettre en difficulté le maillot jaune dans les prochaines étapes de montagne. il est actuellement 3ème du classement général, à 1 minute et 15 secondes de Pogacar. Remco Evenepoel, très probant dans le Galibier et vainqueur du contre-la-montre à Gevrey-Chambertin, peut lui aussi jouer les troubles faits et ne compte que 45 secondes de retard sur le leader de la course.
Reste encore d’autres prétendants à la victoire comme le leader espagnol d’INEOS Carlos Rodriguez ou bien encore Primoz Roglic qui, malgré des performances en dents de scie les 4 premiers jours, monte en puissance comme en témoigne sa troisième place sur le contre-la-montre.
