Lauréate de 7 victoires sur le Tour de France, 1 sur le Tour d’Espagne et 3 sur le Tour d’Italie au cours des 10 dernières années, la plupart sous l’ancienne appellation Team Sky, l’équipe Ineos a dominé de la tête et des épaules la dernière décennie des Grands Tours. Pourtant, aujourd’hui, la formation britannique semble contrainte de revoir ses objectifs sur les Grands Tours et même de se concentrer sur d’autres courses pour espérer briller.
UNE DOMINATION OUTRANCIÈRE AU COURS DE LA DERNIÈRE DÉCENNIE
Qu’elle était belle cette dernière décennie pour cette équipe Ineos! Entre leaders au sommet de leur art, équipiers de luxe ou encore staff extrêmement qualitatif et concurrence peut-être moins importante qu’aujourd’hui, l’équipe était construite pour régner sur les courses de 3 semaines. Ainsi, l’équipe de Dave Brailsford a écrasé la dernière décennie de par sa force collective. Mais la grosse blessure de Chris Froome en 2019, le décès brutal du chef d’orchestre Nicolas Portal ou encore le départ de nombreux équipiers souhaitant légitimement un rôle de leader dans une autre équipe sont autant de signes qui présageaient déjà un assombrissement quant au futur de cette formation.
DES CIEUX QUI S’ASSOMBRISSENT
Et les craintes pressenties ont bel et bien eu lieu. En effet, depuis les victoires d’Egan Bernal sur le Tour de France et d’Italie et de Tao Geogeghan Hart sur ce même Tour d’Italie, l’équipe Ineos peine à retrouver de sa superbe.
Alors comment expliquer cela? Tout d’abord, une nouvelle ère a récemment débuté. En effet, les leaders d’antan ont quitté l’équipe ou ne sont plus au niveau pour ces courses exigeantes, mais une génération de phénomènes, à l’image des Pogacar, Vingegaard et Evenepoel est née, ne laissant pratiquement que des miettes à leurs aînés. Dans ce nouveau cyclisme, la formation britannique est donc contrainte de se renouveler. Cela s’accentue cette année avec la longue blessure d’Egan Bernal, le départ officialisé de Richard Carapaz ou encore l’arrivée de nouvelles armadas davantage taillées pour remporter ces courses. Et malgré le retour très récent d’Egan Bernal à la compétition et l’arrivée très probable de Thymen Arensman dans l’équipe, nous pouvons émettre des doutes quant à la probabilité pour Ineos de remporter un Grand Tour rapidement.
L’heure est donc peut être au changement pour la formation Ineos. Mais alors comment faire pour palier ces lacunes et retrouver la puissance collective que possédait l’équipe britannique il y a quelques années?
MIEUX REBONDIR AILLEURS QUE SUR LES GRANDS TOURS ?
Si le bilan de l’équipe est plutôt décevant sur les Grands Tours depuis quelque temps, le dernier printemps de la formation britannique a époustouflé bon nombre d’observateurs, dans la continuité de celui de 2021, conclu par une victoire sur l’Amstel Gold Race par Thomas Pidcock et une victoire qui avait échappé de peu à Gianni Moscon sur Paris-Roubaix.
Ainsi, cette année, en remportant l’Enfer du Nord et en obtenant la 2e place sur le Ronde par l’intermédiaire de Dylan Van Baarle, l’équipe a démontré qu’elle était capable de briller et de s’adjuger des courses de renoms sur un autre terrain que les épreuves de 3 semaines. Néanmoins, le Néerlandais va quitter Ineos à l’issue de la saison, ce qui ôte une carte majeure de victoire sur ces courses.
Outre ces performances majuscules, nous avons également pu constater cette année l’éclosion de coureurs extrêmement prometteurs, à l’image des Magnus Sheffield, victorieux de la Flèche Brabançonne, Ben Turner ou encore Ethan Hayter. Ces jeunes pourront ainsi épauler les plus expérimentés Thomas Pidcock, Filippo Ganna ou encore Pavel Sivakov et Carlos Rodriguez sur les courses d’un jour ou d’une semaine. Bien sûr, l’équipe Ineos Grenadiers ne semble pas vraiment, à l’heure actuelle, capable de batailler avec les grands noms des classiques. Mais en acquérant de l’expérience et en faisant venir d’autres coureurs taillés pour ces courses, le résultat pourrait être très intéressant d’ici quelques années, tout en ne délaissant pas totalement les Grands Tours pour lesquels l’équipe Ineos aura toujours une carte à jouer pour la victoire finale.