Le Tour de France, l’un des plus grands événements du monde, s’est trouvé de nouvelles dates, après de longues discussions entre ASO, son organisateur, et l’Union Cycliste Internationale. Il se tiendra finalement du 29 août au 20 septembre, en lieu et place du Tour d’Espagne. Une nouvelle accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par de nombreux coureurs professionnels, qui y voient un début de retour à la normale, mais surtout un nouvel objectif en point de mire pour garder le moral. Pas facile en effet de s’entraîner 30 heures par semaine dans son garage quand on ignore si l’on pourra courir avant l’année prochaine.
Mais si certains d’entre eux semblent voir cette annonce d’un bon œil, ce n’est pas le cas de tous. En effet, des personnalités du sport telles que Marcel Kittel ou Romain Bardet évoquaient récemment leurs inquiétude quand à la tenue du Tour de France 2020. Une organisation très improbable selon eux au vu des conditions sanitaires, et nombre d’entre eux semblent déjà voir cette saison comme une saison blanche. Les avis divergent, mais les choses devraient se préciser avant la fin du moi de mai, lorsque l’on saura définitivement si la Grande Boucle a sa place dans le calendrier 2020.
Les conséquences d’une annulation
Cette possibilité n’est pas encore à écarter, mais quelles seraient les conséquences d’une année 2020 sans Tour de France ? Selon Rigoberto Uran, un désastre pour le milieu du cyclisme. Il s’est confié au micro de la fédération colombienne de cyclisme : « Ce pourrait être une grande crise économique. Le cyclisme est un sport qui n’est soutenu que par les entreprises, donc si le Tour n’est pas organisé, ce serait une catastrophe. Par exemple, sur les 18 équipes WorldTour (ndlr : 19 en réalité), seules trois survivraient. A l’heure actuelle, il y a trois équipes solides économiquement dans le monde. Si cela continue, il y aura encore plus de retombées négatives. Lorsqu’une entreprise doit faire des économies, cela commence par le sponsoring, ce qui affecterait donc le cyclisme et le sport ». Des propos qui résument parfaitement l’inquiétude générale qui plane sur le cyclisme à l’heure actuelle, et qui sont rejoints par de nombreux coureurs. S’il faudra encore patienter avant d’avoir une idée précise du déroulement de la saison, il est désormais clair que cette décision pourrait affecter le monde du cyclisme dans son ensemble, et fragiliser de manière durable son modèle économique, bien moins stable par nature que celui d’autres sports comme le football ou le tennis. Affaire à suivre…