Intéressée par une Wild Card depuis 2022 pour le grand départ du Tour de France à Copenhague, l’équipe Uno X a finalement eu l’opportunité de participer cette année suite à la disparition malheureuse de l’équipe B&B Hotels – KTM. Pour cette première participation au Tour de France, les motifs de satisfaction ne manquent pas du côté de la formation norvégienne qui ne s’est pas cachée le long des trois semaines de compétition. Elle a réussi à obtenir 11 tops 10 en 21 étapes, ce qui constitue une performance de grande qualité pour une ProTeam. De plus, ils ont terminé le Tour au complet.
DES DÉBUTS LOIN D’ÊTRE IDÉAUX AU PAYS BASQUE
Dans le folklore du Pays Basque, tout ne s’est pas déroulé comme prévu pour l’équipe Uno X. En effet, l’équipe a enregistré la première chute de la 110e édition du Tour de France avec Torstein Traeen, qui sortait d’une 8e place au Critérium du Dauphiné. Malheureusement, cette chute n’a pas été anodine, car les examens médicaux après la course ont révélé une fracture au coude qui a affecté ses performances tout au long de la compétition. L’équipe a également été privée d’une première réalisation avec Jonas Gregaard, le Danois ayant eu du mal à se démarquer pour le maillot à pois en raison de l’intérêt marqué des autres formations. De plus, les deux premiers jours de compétition disputés par les favoris ont mis fin aux espoirs d’un bon classement général pour Tobias Halland Johannessen, qui a connu un retard au démarrage. Ce début morose s’est reflété dans le sprint raté à Bayonne, l’équipe ayant pris position trop tôt à l’avant.
LA CONFIRMATION D’UN TALENT
Opéré suite à des problèmes de genoux durant l’intersaison, Tobias Halland Johannessen a effacé en l’espace de trois semaines tous les doutes sur sa capacité à retrouver un bon niveau. Il s’est distingué en courant en marge du classement général et, chaque fois qu’il s’est retrouvé dans une échappée, il l’a concrétisée par un bon résultat. Son premier fait d’armes s’est produit sur le Tourmalet, où il est passé en tête et a remporté le prix Jacques Goddet par la même occasion. Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a terminé troisième derrière le duo Pogacar et Vingegaard. Dans la deuxième et la troisième semaine, il a terminé cinquième à Belleville-en-Beaujolais et sixième lors de l’étape reine difficile empruntant le Col de la Loze. Le natif de Drobak a néanmoins gardé une dernière carte dans son sac en finissant neuvième à la pédale lors de l’étape du Markestein, ce qui est impressionnant pour son premier grand Tour.
LE PÔLE SPRINTEUR EN MANQUE DE REUSSITE
Après Bayonne, l’équipe n’est plus sortie du top 10 lors des sprints massifs. Cependant, il est indéniable qu’elle a atteint un plafond de verre qu’elle n’a pas réussi à franchir. À Nogaro et à Moulins, Alexander Kristoff a été parfaitement lancé par Soren Warenskjold dans les derniers hectomètres, mais l’ancien champion d’Europe a toujours été rattrapé sans pouvoir enregistrer de top 5. Entre-temps, sur l’arrivée punchy à Limoges, malgré un sprint démarré de loin, Rasmus Tiller a réussi à réaliser un résultat solide. Finalement, la plus grande étincelle des hommes de classiques est venue de Jonas Abrahamsen qui s’est échappé vers Bourg-en-Bresse. Celui qui a été sélectionné à la grande surprise n’est pas passé loin de la victoire et a ponctué un beau podium pour l’équipe.
LES PROCHAINES PERSPECTIVES
Les deux dernières étapes ont montré que la structure norvégienne a la capacité de rivaliser au classement général et dans les sprints. Le comportement de Johannessen lors de l’étape alsacienne, faisant jeu égal avec certains membres du top 10, laisse entrevoir un potentiel de progression important pour d’éventuels Tours à venir, à commencer par 2024. Sur les Champs-Elysées, Alexander Kristoff s’est mué en poisson-pilote pour son jeune coéquipier Soren Warenskjold, qui a pu apporter un top 10 à l’équipe en plus de son apport qualitatif tout au long de la course. L’année prochaine, la place de l’équipe se jouera avec les structures italiennes, mais nul doute que ce Tour de haut niveau confère un avantage indéniable à la formation de Jens Haugland.