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Look E-765 Optimum

by Guillaume Duvigneau

Dernier-né de la marque nivernaise, le Look E-765 Optimum vient combler le manque de la gamme existante sur le segment des cadres route électriques. Une machine à sensations qui s’adresse à une très large clientèle, et qui saura satisfaire des coureurs aux profils variés. Je vous propose sans plus attendre de découvrir cet essai un peu particulier, que j’ai pu réaliser avant même sa sortie. Let’s go !

Premier contact

C’est avec beaucoup d’impatience que j’ai déballé ce petit bijou, et en tant que passionné, je n’ai pas pu résister bien longtemps à la tentation de rouler sur ce nouveau vélo. D’entrée de jeu, le Look E-765 Optimum a de quoi séduire. On retrouve immédiatement la finition caractéristique de la marque française, toujours très pointilleuse sur les détails. Mais un point me laisse perplexe. En effet, je ne suis pas un grand spécialiste des cadres motorisés, mais il faut bien reconnaître que sur ce coup, je m’attendais à quelque chose de bien plus imposant. Visuellement, rien ne semble vraiment changer en comparaison avec un cadre traditionnel, si ce n’est l’épaisseur de la partie inférieure du cadre, légèrement plus marquée que sur un vélo traditionnel, et la présence du boitier de commande sur le cintre. Un design qui rappelle d’ailleurs en partie les proportions du 795 Blade RS, avec une partie haute bien plus fine néanmoins.

Pour comprendre que l’on a bien à faire à un VAE, il faudra passer par la traditionnelle épreuve de la pesée, car si l’impression visuelle est excellent et presque trompeuse, le poids des batteries et du moteur Fazua, lui, se fait rapidement sentir. Au montage, les manipulations nécessitent un bon gainage, il ne faudra pas espérer porter à bout de bras les 14 kg de carbone et de composants de ce E-765 Optimum, sous peine de vous infliger une petite séance de musculation improvisée. Rien d’étonnant cependant, car on parle là d’une machine destinée aux cyclosportifs et aux coureurs en recherche de sensations sur des terrains difficiles, sur lesquels le moteur jouera parfaitement son rôle. Dans l’ensemble, c’est un design très réussi, surtout quand on connaît les contraintes liées à l’ajout d’une batterie et d’un moteur sur un cadre en carbone. Un très bon point pour démarrer cet essai !

Composants

La version utilisée pour ce test se base sur un cadre en carbone haut module adapté pour accueillir le matériel destiné à fournir l’assistance électrique, à savoir la batterie sous le cadre et le moteur au niveau du boitier de pédalier. Au niveau des roues, c’est une paire de Shimano RS 171 équipée de pneus Tubeless Hutchinson de 32mm, une section rarement utilisée sur route mais qui devrait offrir beaucoup de stabilité et de confort. Côté transmission, ce E-765 Optimum est équipé d’un mix Shimano/FSA, avec un pédalier FSA à manivelles de 175mm et des plateaux FSA de 50 et 34 dents, le reste du groupe étant constitué de composants Shimano 105, avec une cassette 11/32. La motorisation Fazua Evation, bridée à 25kmh, constituera le point d’attention principal de ce test. Le reste du vélo est équipé de composants Look, à l’exception de la selle, une Fizik Antarès r7. Un matériel clairement orienté vers le plaisir de rouler et le confort, mais qui, vous allez le voir, ne sacrifie pas la performance…

Premiers tours de roue… sans moteur !

Pour mes premiers tours de roue sur ce nouveau vélo, j’ai décidé de me passer de la motorisation, pour prendre la mesure de la machine sans assistance (j’ai même laissé la batterie sur le cadre, mais il est possible de la retirer pour gagner un bon kilo et demi). Et comme on pouvait s’y attendre, la principale problématique concerne le poids. 14kg sans assistance, voilà qui change des vélos carbone ultra légers à 7,5kg. Sur le plat, dans l’ensemble, le poids se fait assez bien oublier. Lorsque l’on roule aux alentours des 25-30kmh, le vélo adopte un comportement plutôt souple malgré sa masse, et je me suis même surpris à effectuer quelques relances assez appuyées, qui passent finalement assez bien. La motorisation n’offre aucune résistance une fois coupée, ce qui est plutôt appréciable. Les choses se corsent lorsque la route s’élève… Une première confirmation, il faut être sacrément sportif pour espérer grimper des côtes avec ce type de matériel sans assistance. Sur des petites bosses relativement courtes, on peut aisément grimper à l’énergie et conserver sa vitesse sans fournir un effort démesuré. Mais sur des côtes plus longues, de 800m, 1km voire plus, il ne faudra pas attendre beaucoup de souplesse de ce modèle, qui vous fera sentir ses quelques kilos supplémentaires. Malgré tout, une fois lancé, on peut maintenir un certain rythme dans les montées et les passer sans se mettre dans le rouge, à condition d’adopter un pédalage économe et une allure assez faible. Mais sur la durée, l’ensemble du vélo réagit plutôt bien sans sa motorisation, et le niveau de confort est plutôt bon. On ressent parfois quelques vibrations dues à la présence de la batterie sous le cadre, mais l’ensemble est très bien pensé et ne provoque pas de désagrément rédhibitoire. Dans l’ensemble, on a donc à faire à un vélo certes lourd, mais qui offre tout de même une certaine dynamique et un niveau de confort intéressant. Passons maintenant aux choses sérieuses avec l’utilisation de la motorisation sur différents terrains.

Une motorisation qui sait s’adapter aux besoins

Après ce premier essai mécanique, il est temps de passer à l’électrique. Et là, notre E-765 Optimum se transforme radicalement ! Terminée la lourdeur de la machine, on se retrouve propulsé par une motorisation diablement efficace, qui m’a pris au dépourvu d’entrée de jeu, je dois bien l’avouer. S’agissant d’un premier essai sur un vélo électrique, j’ai d’abord cherché à comprendre le fonctionnement de ce système. Rien de plus simple, car il suffit d’enclencher la batterie sous le cadre et de maintenir appuyé le bouton central du boîtier de commande sur le cintre pour activer la motorisation. Une fois cette étape effectuée, les leds situées sur le boîtier s’allument, ce qui signifie que le moteur est prêt à être utilisé. Le nombre de leds allumées indique le niveau de charge de la batterie, une indication bien pratique quand il s’agit de gérer son utilisation sur des sorties longues. Ensuite, il suffit d’appuyer sur les deux boutons situées sur le haut et le bas du boîtier pour augmenter ou diminuer l’intensité de l’assistance. En effet, trois modes sont disponibles ce qui est très utile à la fois pour préserver la batterie, mais aussi pour conserver le plaisir de rouler avec une assistance assez faible. Le premier mode, justement, propose une assistance relativement limitée à 125 watts, qui permet essentiellement de soutenir vos efforts dans les relances et dans les côtes, afin de compenser le poids. Le second, plus dynamique, offre une puissance assez intéressante (250 watts), qui commence à se faire sentir nettement sous les pédales. Les relances sont franches, l’allure dans les bosses est vive et le coup de pédale devient facile. Enfin, le troisième mode offre la puissance maximale (400 watts). Concrètement, l’utilisation de ce mode vous offre un déplacement extrêmement aisé, quasi sans effort.

La première chose à noter sera sans doute le côté très silencieux du vélo. Seul le mode le plus poussé provoque un certain bruit, mais il faut y prêter attention pour s’en rendre compte car il s’agit vraiment d’un bruit de fond assez discret. Un petit désagrément peut se faire sentir à l’usage, car une roue libre située dans le boîtier de pédalier a parfois tendance à se désengager un peu avant celle du moyeu arrière, ce qui provoque un bruit assez désagréable parfois. Une fois en selle, une simple pression sur les pédales permet de lancer le vélo, et dans les montées, je me suis surpris à terminer certaines côtes difficiles bouche fermée, avec une sensation de fraîcheur incomparable. C’est là la grande force de ce E-765 Optimum, qui vous donne accès à une palette d’utilisation très large qui conviendra parfaitement à tous les cyclistes en recherche de sensations, que ce soit pour de longues balades pour le plaisir ou pour des sorties intenses sur des parcours vallonnés. Dans l’ensemble, les 3 modes offrent la possibilité à l’utilisateur d’adapter l’assistance à ses envies. Il est tout à fait possible de grimper sans effort toutes les côtes de la région, mais on peut également vouloir se faire mal tout en tenant une vitesse intéressante, ce qui est permis par les modes intermédiaires beaucoup plus discrets. Terminé le cliché du scooter sans intérêt, le plaisir de rouler est bien présent sur ce modèle, et il est tout à fait possible d’éprouver des sensations similaires à celles ressenties sur un vélo classique. Il ne faut pas oublier d’ailleurs que le bridage à 25kmh limite l’usage du moteur, il ne faut donc pas s’attendre à sillonner sans effort à 45kmh vos routes favorites, car vous vous retrouverez alors avec un vélo simplement plus lourd que votre vélo habituel. Il s’agit véritablement d’un modèle destiné aux parcours montagneux, difficiles, qui représentent parfois une barrière insurmontable pour les coureurs en reprise ou qui ne peuvent pas s’entrainer aussi souvent qu’ils le souhaitent. Ce vélo permet donc d’avoir accès à tous les types de parcours quelle que soit votre condition physique, ce qui est sans doute le plus gros avantage de ce type de matériel. Autre point positif, la durée de vie de la batterie est très intéressante, elle permet en effet de partir pour des sorties assez longues sur des parcours difficiles sans craindre la décharge complète. Je n’ai d’ailleurs jamais connu ce problème, même sur des sortie de plus de 3h. Il faudra donc enchainer des montées avec un niveau d’assistance élevé pour épuiser la batterie, ce qui ne se produit pas tous les jours.

Un vélo pour cyclotouristes, vraiment ?

En tant que compétiteur, j’étais personnellement assez sceptique sur l’utilisation d’un VAE à l’entrainement. Je voyais plutôt ça comme un outil adressé aux cyclotouristes ou aux coureurs qui ne veulent plus se faire mal lors de leurs sorties sur les parcours les plus escarpés. Mais ce E-765 Optimum m’a donné tort tout au long de cet essai. En effet, après l’avoir testé sur des sorties d’endurance et des côtes montées au train, j’ai voulu pousser son utilisation dans différents secteurs afin de savoir s’il était malgré tout possible de s’entrainer efficacement avec, assistance ou non. J’ai donc multiplié les séances de côtes, de fractionné ou d’explosivité pour obtenir une réponse claire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu. Une utilisation sur des vitesses élevées n’est évidemment pas sa caractéristique principale à cause du bridage à 25kmh, qui au passage se fait vite oublier, le passage au seuil des 25kmh se faisant en douceur, sans à-coup. Mais une fois arrivé sur des pentes à 7-8, il devient tout à fait possible de pousser la machine et de travailler efficacement. Il faut pour cela sélectionner le bon mode d’assistance afin de ne pas dépasser la vitesse limite, mais cela vient très intuitivement. Ensuite, il suffit de choisir n’importe quelle côte suffisamment pentue pour effectuer ses exercices et retrouver les joies de l’acide lactique. J’ai pu réaliser par exemple une séance de fractionné en côtes sur des efforts d’une minute répétés de nombreuses fois, et pour être honnête, je n’ai vu la moindre différence avec un vélo traditionnel, hormis peut-être les développements disponibles, volontairement très limités pour permettre de rentrer sans trop de difficulté en cas de batterie déchargée. Les sensations sont les mêmes, et seule la dynamique du cadre est légèrement modifiée par rapport à un vélo de compétition, ce qui tombe sous le sens au vu de la construction du cadre. Néanmoins, il faut noter que c’est surtout la répartition des masses qui permet d’obtenir une dynamique aussi intéressante, car chez de nombreux concurrents, la motorisation située dans le moyen arrière déporte le centre de gravité sur l’arrière du vélo, ce qui n’est bien sûr pas le cas ici, la motorisation étant située au niveau du pédalier. On peut également atteindre des vitesses élevées sans assistance sur des routes plates ou des sorties en groupe par exemple, et il est assez facile d’emmener le vélo malgré son poids. J’ai pu réaliser, à titre d’exemple, une sortie d’une heure et demie complètement sans assistance à environ 32kmh de moyenne sur un parcours que j’emprunte très régulièrement, et la différence de vitesse est faible, de l’ordre de 1 à 2 kmh de moins à effort équivalent. On a donc à faire à un vélo dont le poids sait se faire oublier sur les portions roulantes, et qui peut également permettre tous les types d’utilisation sur les terrains vallonnés, ce que je n’aurais pas forcément imaginé à première vue. En modifiant les pneus et la cassette, on peut rapidement obtenir un vélo encore plus dynamique qui pourrait convenir à des coureurs plutôt sportifs.

L’imposant boîtier de commande sur le cintre

Mon avis

Dans l’ensemble, ce E-765 Optimum est un modèle à mi-chemin entre cyclosport et performance. Réalisé sur la base du modèle cyclosportif de la marque, il est évidemment très adapté à cet usage, mais la répartition des masses permet également une utilisation plus sportive qui procurera des sensations intéressantes. Côté motorisation, Look a réalisé un excellent travail pour intégrer cette motorisation Fazua, qui offre une palette d’utilisation très large. Seuls bémol de ce modèle, le montage de roues bas de gamme et de pneus de 32mm peut créer une certaine lourdeur par moment, qui sera nettement réduite en passant sur des pneus plus fins. Le freinage à disques est une nécessité pour rouler en toute sécurité, et explique également le poids assez important de l’ensemble. C’est un modèle que je recommande à tous les cyclosportifs ayant un budget d’environ 5000 euros à investir dans une machine qui leur permettra d’emprunter n’importe quel type de parcours avec aisance, et ce quelle que soit leur condition.

J’ai aimé

  • L’excellente répartition des masses
  • Les trois modes de puissance qui permettent une utilisation selon ses besoins
  • Le passage sans assistance après 25kmh, tout en douceur
  • La possibilité de rouler de façon très sportive malgré tout
  • L’autonomie de la batterie

J’ai moins aimé

  • Le boîtier de commande assez imposant sur le cintre
  • Le montage de roues entrée de gamme et des pneus un peu larges à mon goût
  • Le bruit de la roue libre dans le boitier de pédalier
  • Le poids, même s’il ne se fait sentir que rarement

Note

7,5/10

Fiche technique

Marque : Look

Modèle : E-765 Optimum

Prix : 5 049 €

Poids : 14kg

Freinage : à disques (Shimano)

Motorisation : Fazua Evation

Transmission : Shimano 105 / FSA Alloy

Roues : Shimano RS 171

Cintre, potence et tige de selle : Look

Selle : Fizik Antarès r7

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